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jeudi 1 mars 2012

Musclons-nous la langue, en 5 temps !

Exercice 1: Barbe

"La balance barbare rabâche sa barbe bâtarde en barbe-à-papa qui branche en bas l'arbre à frange ébarbé."

Exercice 2 : Image

"Imaginez la magie mitigée mangée en mie : jamais l'ami qui gît en mie ne mangea la magie ni l'image en hommage au mi-mage qui n'agit qu'en nage et m'a mit l'image du mage en mie."

Exercice 3 : Serpe

"Cent serpes percent le serpent perse pressant l'herpès en sang."

Exercice 4 : Hibou

"Le hibou du bout du bois boit et oublie le hibou en bois qui hui bout à Blois là où il ouït le boa ébloui."

Exercice 5 : Matin

"Aux tintements du matin ma main tient ma maman qui maintient tant ma main que ma main maintenant se teint en maintes teintes."

Répétez-les, au moins dix fois, de plus en plus vite !
Bon courage, et proposez vous aussi vos exercices linguaux.

vendredi 10 février 2012

Nunc cogito (III) - Sine qua non

I think, so I am, said Descartes. But other questions follows : in which terms am I ? Am I a body, or a soul ? Do thoughts are necessarily connected to a neuronal activity ? Can we think out of our body ? If no, death if the end of our thougths, and so of our being as it is. If yes, death is not the end, and we can continue to think after it. An we can stand as beings after death, in non-material way. As we stand, our faith is the only way to answer this question. To continue a bit further, let's say that our faith says "yes".

Does it mean that our thoughts are the perfect image of our soul ? I would be enough sure that thoughts are conduced in a way that they depend of what our body felt during is life. In my point of view (and it stands as only mine) thoughts are then just expressions of our soul through our body life (so consciousness and unconsciousness).

Would it mean that baby's thoughts are coming from pure soul ? On the contrary, I would rather say that the soul in a baby's body is lost by its complex environments. It seems to me that these two concepts (soul and body) are strictly separated in the very first months of a human being. That does not mean that they are not linked by something we don't know. Then the soul learns how to use it and expresses itself through this very strange world that we all are, in terms of organic complexity.

So, where are the pure soul thoughts, can we access them in a particular way now that we are adults ? As long as we stand in our body, I guess that this exercise is pretty hard, as our body speaks much more louder than our soul in our thoughts. Two roads are available : digging or flying. The first one consists in going very deep in our thoughts, through relaxation and meditation, forgetting the body enveloppe. The second consists in a full analysis of our life, and what are the redundant elements of our choices and behaviours, in the most various experiences and life facts. Here are the possibilities that I see.

I am body for a moment. I am a soul for longer. My body is the sine qua non condition for my ultimate soul experience.





dimanche 29 janvier 2012

Germinal

Je viens de finir le célèbre roman de Zola, Germinal. Pensées à chaud.

En tant que roman inscrit dans la fresque des Rougon-Macquart, Germinal raconte un épisode de l'histoire d'un homme de cette dynastie :  Etienne Lantier. Machiniste, mis à la porte de l'usine où il travaillait, il ère sur les routes du nord de la France pour trouver un emploi et subvenir à ses besoins. Il rencontre alors, sur son chemin, l'exploitation minière principale du village de Montsou, le Voreux. Un bâtiment qui, dans cette oeuvre, se présente comme une bête avalant et recrachant des hommes, qui chaque jour saignent ses veines de charbon.

Je vous laisse ici, en vous conseillant bien évidemment de lire par vous-même cette oeuvre, qui n'est pourtant pas la plus aboutie dans le style. Cependant, je vous avertis par avance que, même si l'action du roman se déroule dans les années 1860, le thème qu'il aborde est parfaitement d'actualité : la lutte pour la justice sociale; les dérives du grand capital; la misère morale du prolétaire. Les habitués du monde industriel retrouveront, avec un certain dégoût, des termes industriels qui ont subsisté jusqu'à nos jours (la recette, la régie, ...). Zola, cependant, n'apporte pas de réponse à ces questions. À l'époque où Germinal est écrit (1884), formuler ces questions sous forme d'un roman est déjà une avancée non-négligeable. Les combats sociaux sont alors d'actualité et les théories communistes de Marx prennent un essor certain en Europe.

Plus qu'une oeuvre romanesque donc, et ce sera là ma conclusion, Germinal est d'abord un témoignage du Capital en pleine croissance dans l'Europe du XIXème siècle. Dans un élan de positivité final, Zola donne une fin difficile mais rayonnante à ce roman. Confiant en l'homme, il le croit capable, à plus ou moins long terme, de renverser sa situation de soumission à le société productiviste qui l'exploite.

Prochain livre : La société du spectacle, de Guy Debord. Une vision philosophique bien moins positive. Mais terriblement plus réelle.

vendredi 27 janvier 2012

Free spirit

Don't read what I'm writing.
Don't remember what I'm telling.
Don't believe what I'm explaining.
Don't trust the things that constitutes my truth.
Don't think that I'm crazier than you.
Don't think that I'm more intelligent than you.
Don't pretend that you could not write these things better than me.
Don't make the same choices as mines.
Don't take me as your inspiration.
Don't imagine what I could have imagined.
Don't follow me.

So you write it your own.
So you live your history.
So you believe in you.
So you known the truth.
So you are completely mad.
So you are intelligent.
So you make it better.
So you make the right choice.
So you create.
So you can be free in your mind.
So you will be a free spirit.

lundi 16 janvier 2012

Nunc cogito (II) - Vae victis.

FR (up) / EN (bottom)

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Il y a quelques années, on m'avait appris une chose qui me semble très juste.
L'être humain, pour se développer et être heureux, a besoin de trois éléments fondamentaux, communs à toutes les espèces de mammifère : de quoi manger; de quoi dormir; de quoi se reproduire.
Il semblerait donc naturel, à notre merveilleuse et belle époque, que ces trois points puissent être accessibles à l'ensemble de l'humanité.
Trois repas par jour, un espace privé où l'on se sent bien, voilà déjà de quoi satisfaire deux de nos trois besoins primaires.
Et le troisième point ?
Observez, analysez, pensez à ce qui, à chaque instant, est à la source de notre besoin de pouvoir, de possession, de consommation.
Malheur au vaincu : sa descendance se soumettra, partira, ou mourra. Mieux vaut donc vaincre pour se reproduire.

Mais, de nos jours me direz-vous, la reproduction de l'être humain ne s'est jamais aussi bien porté !
Pardon ?
Qui peut accoucher en toute tranquilité, sinon les femmes qui ont accès à un environnement médicalisé ?
Qui peut semer à tout va, sinon les hommes qui organisent de fines parties dans des hôtels étoilés ?
Qui a les moyens de remédier a ses problèmes de fertilité ? problèmes qui ne cessent d'augmenter, rappelons-le.
Qui peut assurer à ses enfants un avenir serein ?
Et surtout, il faut bien expliquer à l'école que seuls les moyens financiers sont valables. Tout le reste n'est que sorcellerie.

Mais enfin, en France, tout ceci reste à peu de frais, non ? Les hôpitaux ! Les écoles publiques !
Réponse de Standard & Poor's : "Justement, c'est trop bon marché. Vous comprenez donc ce qu'il vous reste à faire pour reconquérir votre triple A."
Sommes nous des ânes qui avancent derrière une carotte ? Je vous pose la question.
En attendant, les restos du coeur ne désemplissent pas, le logement devient une vraie bataille ...
Heureusement la consommation nous donne un peu de plaisir, si vous voyez ce que je veux dire. Bien plus à eux, qu'à nous, cependant.

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Some years ago, one learned me something that seems pretty fair to me.
Human beings, to develop in happiness, needs three fundamental elements that all mammals have in common : something to eat; something to sleep; something to reproduce.
Thus it would seem natural, during this beautiful and wonderful era, that these three issues can be assessed for the entire humanity.
Three meals a day, a private space where you feel in peace, here is at least two small things not hard to achieve.
What about the third ?
Let's watch, analyse, think about what, at every moment, is the source for our need of power, possession, consumption.
Misfortune for losers : its descendants will subject, leave, or die. So it's better to win to reproduce.

But, you can argue that, nowadays, human reproduction is not a problem anymore !
Sorry ?
Who can deliver smoothly, except women that can access a medical environment ?
Who can "sow their seed" at every corner, except the men that organises fornicating parties in starred hotels ?
Who can solve the growing fertility problem ?
Who can insure a peaceful future for its children ?
And above this, one must explain in schools that only financial ways are valuable. Other solutions are daemon curses.

But, after all, in republic and democratic countries for instance, this is taken in charge, am I right ? Hospitals ? Schools ?
Answer from Standard & Poor's, to France for instance : "Actually, that's too much. So you understand what you have to do, to reconquer your AAA mark."
Are we donkeys running after carrots ? I ask you the question.

mercredi 4 janvier 2012

L'ouvrier / The workman

L'ouvrier

L'ouvrier travaille pour vivre, et pour mon bénéfice.
L'ouvrier aime forcement son travail, sinon il resterait chez lui.
L'ouvrier gagne assez d'argent, car au-delà il en ferait un mauvais usage.
L'ouvrier a parfois de bonnes idées, dans ce cas elles appartiennent à l'entreprise.
L'ouvrier a parfois de mauvaises idées, dans ce cas il quitte l'entreprise.
L'ouvrier n'est pas intelligent, car sinon le système éducatif est défaillant, chose impossible.
L'ouvrier est dangereux en groupe, la division est le remède à ce problème.
L'ouvrier a de nombreux vices : il boit de l'alcool bas de gamme; il rencontre des filles bas de gamme.
L'ouvrier est parfois dépressif, cela l'occupe un peu.
L'ouvrier a plein d'amis, eux-mêmes ouvriers : ils ne font aucun effort pour s'intégrer dans les milieux aisés.
L'ouvrier dépense peu, ce qui est bon pour les banques. Au-delà, il dépense forcément trop, et c'est bien pour l'économie.
L'ouvrier mange gras, salé et sucré en attendant le repas de Noël.
L'ouvrier m'aime. Et comme je suis respectueux des proverbes, je le chatie bien.
L'ouvrier meurt un peu tôt parfois ... tant pis.
L'ouvrier lit beaucoup : des tracts ouvriers, des journaux sportifs, des journaux gratuits.
L'ouvrier est sympathique, surtout quand il se tait.
L'ouvrier a beaucoup d'enfant : il s'occupe comme il peut.
L'ouvrier dort parfois, pour mieux travailler ensuite.
L'ouvrier fait ce que je dis et pense le contraire de ce que je pense : quel hypocrite !

The workman,

The workman works to live, and for my benefits.
The workman obviously loves its work, otherwise it would stay at home.
The workman earns enough money, beyond he would use it badly.
The workman sometimes gets good ideas, so they belong to the company.
The workman sometimes gets bad ideas, so it's time to fire him.
The workman is not intelligent, otherwise the educative system has a problem, which is impossible.
The workman is dangerous in band, so division is the solution to this problem.
The workman gets a lot of vices : he drinks bad alcool; he meets bad girls.
The workman gets a nervous breakdown sometimes, which entertains him a bit.
The workman gets a lot of friends, which are colleagues : he does not make any effort to get involved in the high society.
The workman spares money, which is good for banks. If not, he spends obviously too much, which is good for economy.
The workman eats fat, salted and sweet things waiting for Christmas Eve dinner.
The workman loves me. I hate him in return, so it's pure equality.
The workman dies a bit soon sometimes ... too bad.
The workman reads a lot : worker newspapers, sport newspapers, free newspapers.
The workman is nice, particularly when he is quiet.
The workman has plenty of children : he occupies himself as he can.
The workman sleeps sometimes, in order to work better.
The workman does what I say and thinks the contrary of what I think : what an hypocrite !

lundi 2 janvier 2012

Des chiffres et des lettres / Numbers and letters

Le chiffre est un symbole puissant. Omniprésent dans notre vie quotidienne, le chiffre se balade au milieu de nos discours, de nos pensées. Il permet de compter toute chose qui peut l’être. Eux-mêmes se comptent : ils sont dix. Dix symboles simples pour tout compter. Les informaticiens vous diront que cela est beaucoup trop, que deux suffisent. Les ordinateurs se contentent donc de cela, comme une infériorité assénée à ces machines qui se doivent de demeurer binaires dans leurs têtes, histoire de nous rassurer. Pourtant nous savons tous qu’elles calculent bien plus vite que nous.

Les chiffres nous dominent. Ils nous disent la vérité. Sans partage, ordonnés, ils permettent de classer, bien plus sûrement que les lettres, dont l’ordre nous paraît plus subtil, plus doux et moins strict. L’évaluation par des chiffres est scientifique, celle par des lettres est émotionnelle. Les prix sont des chiffres, la catégorie sur les frigidaires est représentée par des lettres.

Alors, que penser du désormais célèbre triple « A » de certaines agences de notation, concernant la finance des pays endettés ? Loin de la rectitude que confèrent les chiffres, on voit bien que les lettres permettent une latitude dans l’interprétation d’une part, mais aussi un certain obscurantisme en aval d’autre part. Comment un calcul simple pourrait-il aboutir à une lettre ? Les emprunts contractés par deux pays ayant la même note peuvent avoir des taux différents. La liberté conférée par la notation en lettre est donc uniquement à l’usage des prêteurs. Les taux de leur côté sont, bien entendu, des chiffres …  et ils ne font pas de cadeaux.

Le pouvoir est aux chiffres, masqué par des lettres.

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A number is a powerful symbol. Present at every moment of our daily life, numbers are wondering in the middle of our talks and thoughts. It permits to count what can be counted. And they can be counted: there are ten of them. Ten simple symbols are here to count everything. Computer guys will tell you that it is much more than needed, that two of them are sufficient. Computers must deal with this, like inferiority decided for them, because they must stand binary in their heads, just to reinsure us a bit. However we know perfectly that they can calculate much faster than us.

Numbers dominate us. They are telling us the truth. Without any sharing spirit, absolutely sorted, they permit to classify, much more clearly than letters, which have a smoother way of ranking, more floating and less strict. Evaluating with numbers is scientific, evaluating with letters is emotional. Prices are numbers, school marks are letters.

Thus, what to think about the now famous triple “A” of some evaluating agencies, concerning countries with debts and facing the world wide economic crisis? Far from the strict feeling given by numbers, on one side we see that letters allows a free interpretation, on the other side it looks like a kind of black box. How a simple calculus could give a letter as result? Money given to countries with the same mark can be affected with different rates. Thus only generous donators are concerned by the relative freedom given by letters. Whereas rates for debts are numbers so … they have no pity.

Power is for numbers, hidden by letters.